vendredi 27 février 2009

Brassens, l'enfant et le rap

Un reportage d'Agnès Le Bot sur France-Inter (Esprit critique de Vincent Josse) :
Quel est le rapport d'un enfant de 10 ans à la culture ?
L'enfant de 10 ans s'appelle Bilal. Sa maman lui fait écouter et chanter Brassens.
Agnès Le Bot l'interroge dehors. Il dit que Brassens, il en a "ras le bol la casquette de Brassens", qu'il ne veut pas en chanter là, il aurait la honte. Qu'il préfère le rap...
Arrivé à la maison, il chante La marine avec sa maman, heu-reux...
Commentaire de Vincent Josse "Ras le bol la casquette de Georges Brassens ? Mais pas du tout, finalement".

jeudi 26 février 2009

Pierre Bergé : indécence et connerie.

Exemple d'indécence : se dire "de gauche", en faire des tartines, en rajouter sur son mépris de l'argent... et empocher 373 millions d'Euros, pardon 373 "et demi" (et le demi ça fait quand même toute une vie de salaire au SMIC).
Le bon peuple qui a été autorisé à faire 4 heures de queue pour contempler le trésor, ça fait penser aux "pauvres" qui regardaient les bals par les trous des palissades. On croyait que c'était du passé. Lointain. On croyait aussi que se dire "de gauche" ça voulait dire... ça voulait dire... euh ? Quoi déjà ?
Pierre Bergé vient de prouver qu'on pouvait être à la fois un réel artiste, un salaud ("au sens sartrien du terme") et un gros con.
Yves Saint-Laurent méritait mieux.

jeudi 19 février 2009

Bonne surprise

J'étais, depuis un certain temps, devenu allergique au cinéma américain, à force d'y voir d'interminables poursuites de morts pas tout à fait morts.
Et, surmontant ma réticence à revoir les acteurs de "Titanic" (qui, pour moi n'est qu'un grandiose navet), je vois "Noces rebelles" de Sam Mendes, tellement vrai sur cette amérique de la fin des années 40, préfiguration de l'Europe des années 50-60.
Et je vois l'intelligent "Benjamin Button".
Après tout...

mercredi 11 février 2009

Entre la rue Didot et la rue de Vanves

Brassens :
"...J'étais alors en train, de suer sang et eau,
Entre la rue Didot et la rue de Vanves
De m'user les phalanges sur un chouette accord du Père Django
Entre la rue de Vanves et la rue Didot
Par un heureux hasard, ces enfants de salauds,
Entre la rue Didot et la rue de Vanves
Un sacré coup de chance aimaient la musique et les trémolos
Entre la rue de Vanves et la rue Didot... "

Manuel Rosenthal (1904-2003), compositeur, élève de Ravel, grand propagateur de la musique française (et très accessoirement client de mon ex-librairie), m'a raconté que, un jour, au début de l'Occupation, il reçoit une convocation de la Kommandantur. Sa femme lui dit : "T'es complètement fou, avec ton nom... N'y vas surtout pas !". Il y va quand même. A "l'accueil", une "souris grise" : "Mais je vous reconnais, vous êtes le musicien qui est venu dans ma classe parler de Ravel, Debussy... Disparaissez ! Allez vite vous cacher !". Et c'est ainsi que j'ai pu avoir, 40 plus tard, le privilège de rencontrer ce Monsieur.

lundi 9 février 2009

un bonheur...

La enième rediffusion de l'émission RTL Brel-Brassens-Ferré, jeudi dernier sur France3 (hélas à 0h40), cette fois-ci avec les commentaires de Juliette Greco. Encore !

vendredi 6 février 2009

Brassens en polonais

Une jeune chanteuse polonaise vient de faire un CD de Brassens dans sa langue.
Son mail:
kontakt@justynabacz.net

mardi 3 février 2009

Brassens, patrimoine vivant

Au hasard des médias, on a parfois un petit bonheur. Je ne parle pas ici d'un Brassens programmé au détour d'une émission, ni d'une reprise par un interprète habituel du tonton, mais de ceux dont l'univers n'est pas, à priori, proche et qui, spontanément, vont puiser dans Brassens comme on puise chez n'importe quel grand de notre patrimoine.
Par exemple, sur France-Inter au "Fou du Roi" : Le 13 janvier, Sandra N'Kaké Voilà une chanteuse née au Cameroun au répertoire qui semble (je dis bien qui semble) n'avoir rien à voir avec Brassens, à qui on demande une reprise et qui nous sort une version (surprenante) de la Mauvaise réputation. Le 27 janvier, la soprano Mireille Delunsh. Elle tient (jusqu'au 8 février) le rôle principal dans "Yvonne, princesse de Bourgogne", histoire d'une princesse "très laide". Invités et animateurs glosent sur la laideur physique, alors la chanteuse d'opéra cite le "Don Juan" de Brassens, comme une référence littéraire "cette fille est trop vilaine…"
Et ça, c'est pas beau ?
"Une chanson de Johnny Cash, la même chose vaut pour Brassens, c'est une chaise, on peut s'asseoir dessus sans risque : elle tient, bonne fabrication, résiste à tous les chocs."
C'est de François Gorin et c'est là :http://www.telerama.fr/musique/johnny-cash-1,38718.php
Vous en avez d'autres, des comme ça ?

lundi 2 février 2009

La réponse de Pierre Perret sur le JDD du 1/2/2009

J'aime Pierre Perret chanteur. Il m'a bien fait marrer, les enfants l'adorent. Son talent, dans son vrai domaine, je ne vois pas pourquoi on le mettrait en cause dans cette affaire. D'autres créateurs ont fait bien pire. Inversement, son talent n'est aucunement garant de sa moralité.
Léautaud ? Je laisse aux spécialistes le soin de dire le vrai, mais je ne note qu'une chose, qui est du domaine de la logique : on peut prouver que j'ai vu M.Dupont, mais il est très difficile, voire impossible, de prouver que je ne l'ai pas vu... Donc, Perret ne répond pas.
A mon avis, ce serait à lui de prouver qu'il l'a vu, compte tenu du nombre et de la qualité des gens qui affirment le contraire ou expriment de très sérieux doutes.
Et Brassens dans tout ça ?
D'abord, il n'est pas sérieux d'écrire l'histoire à l'envers. Brassens n'a jamais rien dû à Perret, c'est le contraire. Perret qui a souvent dit et écrit que Brassens l'avait aidé, y compris financièrement, a l'ingratitude, dans cet article, de reprocher à Brassens "que j'avais pris pour un ami" de ne pas avoir chanté pour lui quand il était malade. Il était obligé ? Brassens n'a-t-il pas envoyé un chèque ? Et quand Brassens souffrait le martyre de ses calculs aux reins, Perret est-il allé le voir ?
Ensuite, affirmer sans rire, lui qui a la rigolade si facile, que Brassens était jaloux de lui !!!
Enfin, et surtout, 27 ans après la mort de Brassens ! C'est pratique : des témoins de première main, il n'en reste qu'une petite poignée. Ayant la chance d'en avoir connu et d'en connaître, j'affirme ici qu'ils sont unanimement indignés. On ne tire pas dans le dos des morts.

Voici donc sa réponse :

Pourquoi tant de haine? Par Pierre PERRET

Vous avouerez tout de même une chose, ma chère petite journaliste, qui m'avez préparé ce poulet à propos de mon livre, A Cappella*, vous avouerez, j'espère, qu'il est plutôt extraordinaire qu'un "faussaire" de ma trempe - je vous cite - ait réussi à remplir des salles, - tout seul comme un grand - en n'étant, je vous re-cite, qu'une "pâle copie de Brassens", un menteur de surcroît et un "gros imposteur". Cela n'est guère gentil pour les millions de "crétins" qui, depuis tout ce temps, sont venus m'écouter dans une salle, ont acheté un livre, un disque ou leur ticket d'entrée dans un théâtre pour venir entendre le "rigolo Pierre Perret" sans s'apercevoir de cette immonde supercherie.Je suis impatient d'apprendre comme vous allez démontrer - et prouver - que "je n'ai jamais rencontré Léautaud", que je n'ai jamais cessé de "piller Brassens" avec les "chansons de corps de garde" que j'ai enregistrées. La seule chanson que Georges ait adaptée (pour les paroles) est, à ma connaissance, Le Petit-Fils d'Œdipe, que j'ai enregistrée après que son neveu Serge Cazzani m'eut obligeamment autorisé.Vous citez un ancien chroniqueur du journal L'Aurore à qui j'aurais déclaré, vers les années 1970, que je préparais un livre très documenté sur Léautaud. Lequel, d'après mes dires, m'aurait, trois années durant, hébergé et donné en héritage une partie de sa correspondance avec "les grands du monde de la littérature". Lorsque l'on connaît Léautaud, tel que je l'ai connu, peut-on imaginer une telle aberration? Hormis ses chats, ce dernier n'a jamais "hébergé" qui que ce soit, même pas ses maîtresses - même pas Marie Dormoy! Je l'ai vu, en revanche, brûler sans vergogne dans son jardin une partie de cette correspondance et même des brouillons de son journal par une belle après-midi ensoleillée d'où cette pauvre Marie Dormoy était absente.Oui je suis friand de littérature, oui j'ai lu des livres tout au long de ma vie et je continue, oui je veux bien rencontrer votre ami "le bouquiniste" et qu'il me dise en face et nommément quels sont les noms des "auteurs que j'ai pillés en ayant peur que ça se sache".Oui j'ai écrit effectivement à Georges, dans les années 1960, pour lui demander, après avoir envisagé d'acquérir un petit terrain à bâtir, de me prêter quelques sous, car, lui écrivais-je, "si tu peux m'avancer du pèze, il m'en restera moins à trouver sur ces foutus cinq cents mille balles" (qui étaient le prix de ce lopin). Non, cela n'était pas une "somme colossale" que je réclamais, mais seulement quelques sous. Moi, je sortais du sana. Le maître avait assurément d'autres chats à fouetter car il n'a jamais répondu à ma requête.Oui, c'est bien inconsciemment que je me suis inspiré du vers de Garcia Lorca à propos de l'image des "cuisses qui fuyaient comme deux truites vives" au lieu de "qui s'enfuyaient sous moi comme des truites effrayées", dans son poème La Femme adultère. C'est moi-même qui dénonce dans mon livre ce "monstrueux plagiat".Non je n'ai pas enregistré récemment la chanson Le Grand Vicaire que Brassens avait "coupée et adaptée". Je n'ai enregistré que la version traditionnelle, adaptée par moi. Lorsque l'on écrit à la légère de si lourdes accusations, il faut s'apprêter à "rendre des comptes". Il vous faudra bientôt justifier point par point toutes ces insanités tenues à mon propos. Ma chère petite journaliste, pourquoi ces insultes, ces propos diffamatoires, ces mensonges?Au contraire de vos dires, je n'ai jamais "attaqué", ni démoli Brassens. Dans A Cappella, j'ai simplement dit la vérité. J'ai crié merci à tous ceux qui m'ont aidé sur ma route. Lucien Morisse en tête, ainsi que tous ceux qui sont venus chanter pour moi à l'Olympia et qui m'ont en quelque sorte sauvé la vie. Georges, que j'avais pris pour un ami, n'était pas de ceux-là. Est-ce outrageant que de l'avoir dit? Je suis ingrat, direz-vous? Je ne crois pas. Ce qui est sûr, c'est que j'étais déçu, voilà la vérité. J'aime profondément et depuis toujours ce qu'a écrit Georges. Je ne l'ai jamais pillé: je suis un homme honnête et j'ai toujours bu dans ma tasse.En conclusion, vous m'avez dans votre petit poulet traité de menteur, de faussaire, d'imposteur, de pillard d'oeuvres! Je sens que cela vous rendrait heureuse si vous parveniez à "discréditer le chanteur" et l'homme. Eh bien, je ne vous laisserai pas ce plaisir... Je me ferai une joie, en revanche, d'en référer à une mignonne dont j'ai vanté maintes fois les vertus dans mes couplets et défendu la cause bec et ongles contre ceux qui bafouent la vérité, l'honneur, la dignité, elle s'appelle la Justice.